« Némésis » Philip ROTH

with Aucun commentaire
Némésis - Philip Roth - Babelio

A l’instar de Paul Auster, autre auteur new yorkais, je traque les mille petits hasards de la vie. Le choix de la lecture de Némesis de Philip Roth  dont j’ignorais le sujet et qui attendait sagement dans la liste de mes livres à lire en est un à double titre.

Le fil rouge de Némésis : une épidémie d’une maladie quasi inconnue sans reméde ni vaccin :la  poliomélite  sévit en cet été 44 à Newark , tiens tiens ça rappelle quelque chose en ce début d ‘année 2021 après une année 2020 plus que chaotique .

Le théme du livre n ‘est pas là et l’épidémie est  plutôt  prétexte à tracer le portrait d’un  homme terrassé par sa grandeur d’âme et qui glisse peu à peu vers une tragédie personnelle, refusant son bonheur d’une vie tranquille. Rappelons que Némésis , titre choisi par l’auteur est une divinité grecque qui symbolise la colère, c’est la déesse de la vengeance et du châtiment.

Buck dit Mr Cantor dans le roman a eu une enfance perturbée par la mort de sa mère lors de sa naissance, et un père disparu après une peine de prison pour vol.Elevé par ses grands parents dans Weequahic  le quartier juif de Newark, il s’efforce de les rendre fiers de lui et cultive l’honnêteté à outrance. Nous sommes l’été 44, un été particulièrement chaud, Buck a 23 ans ,  la plupart des camarades de Buck sont sur le front européen à combattre et c’est la 1ère culpabilité de Buck. Il n’est pas enrôlé car doté d ‘une très faible vision et ce rejet lui est difficile à vivre. Mais ses qualités sportives lui ont permis de devenir animateur sportif des enfants de Weequahic. Il s’acquitte de sa mission avec passion, engagement et implication auprès de tous les jeunes qui l’admirent. Jusque là la polio n’a pas frappé dans le qurtier mais quand 2 cas affectent 2 jeunes éléves qui finissent par en mourir, c’est le début de tourments qui vont grandissant chez Buck. Marcia, sa petite amie le supplie de la rejoindre au camp d’été Indian Hills où tout se passe bien .Mais Buck est tiraillé. Sa conscience le pousse à rester dans le quartier où le nombre de cas ne cesse de croître , où la peur gagne la population, et il a l’impression de trahir sa mission s’il  rejoint sa fiancée aimante. Ne révélons pas la suite , sauf à dire qu’ici Philip Roth explore les paradoxes de la condition humaine, les ravages de la culpabilité que l’on s’octroit, le refus de vivre son destin tout tracé.

Un très beau dernier roman de l’auteur qui décidera de ne plus publier après la parution de Némésis.

Répondre