« Alexis ou le vain combat suivi de Le coup de grâce »

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Alexis ou le traité du vain combat - Le coup de grâce - Babelio

Ce recueil de deux courts romans (104 et 112 pages), parmi les premières œuvres de Marguerite Yourcenar n’a, dans l’ensemble pas soulevé l’enthousiasme. La majorité des personnes a exprimé un avis négatif. Certains n’ont lu qu’un des deux romans ou en ont abandonné un en cours de lecture.

Des deux romans, c’est Le coup de grâce qui a été considéré comme le plus intéressant, ayant un style fluide, plus vivant. Il y a une intrigue appréciée de différents points de vue, historique, dramatique, stylistique. Certains avaient vu le film de Volker Schlöndorff. Ont été soulignés le thème de l’homosexualité, la psychologie dialectique des personnages, les chemins divergents pris par des jeunes après une éducation commune.

Alexis considéré aux deux extrêmes comme le pire livre ou une merveille d’analyse a concentré les oppositions. Le style a été jugé ennuyeux, hérissant, avec des phrases incompréhensibles par les uns, tandis que d’autres se sont délectés des apophtegmes ou remarques générales qui émaillent le récit, lettre à l’épouse délaissée, retour sur soi et examen de conscience.  Alexis a pu être vu comme antipathique, macho, un héros du 19ème siècle complètement suranné ou un jeune homme issu d’une éducation aristocratique où « on se tient ». On a souligné l’époque caractérisée par la montée de la psychanalyse et l’influence de Gide.

Certains ont été irrités par le fait que le thème central, l’homosexualité du héros éponyme n’est jamais clairement exprimée dans le texte. Sans utiliser non plus le terme, la préface, écrite trente ans plus tard, expliquait les choix de langage de l’auteur. Le style est aussi marqué par une éducation moraliste et bourgeoise où l’on ne nomme pas les choses, ce silence de la famille faisant écho au silence d’Alexis, musicien, qui « écrit à voix basse ».

Les deux préfaces, rédigées trente ans plus tard ont beaucoup intéressé.

La maturité de l’auteur qui écrit Alexis alors qu’elle n’a que 24 ans, l’âge de son héros, a été soulignée. Des éléments biographiques ont été apportés tirés du livre d’entretiens de l’auteur avec Matthieu Galey, « les yeux ouverts ».

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