Le colibri a de multiples qualités , celle d’être le plus petit oiseau du monde et ainsi pourvoir se camoufler. C’est le surnom donné à Marco par sa mère, car à 15 ans, il n’a toujours pas une taille d’adulte. Marco, né dans une famille désunie mais dont les membres s’obstinent à faire semblant de vivre en paix, passe une enfance heureuse, il entame des études d’ophtalmologue qu’il mène en même temps que sa passion pour les jeux de hasard avec son acolyte et ami surnommé « l’Innommable ». Depuis son plus jeune âge, il est éperdument amoureux de Luisa qu’il retrouve chaque été en vacances mais il se marie sur un malentendu avec une hôtesse de l’air slovène, avec qui il aura une fille. Les drames se succèdent : deuils, séparations. Ses échanges épistolaires avec Luisa connaissent des moments intenses de joie mais aussi de déceptions, de désillusions, il aura toute sa vie une liaison platonique que ni l’un ni l’autre ne saura expliquer. Sauf peut être le psychanalyste car ici ce livre est un hymne à la psychanalyse, toutes les figures féminines ont leur psy, Marco, tissera un lien durable, empreint de respect réciproque pour celui de son ex femme. Et quand naît la petite Mairijin, sa petite fille de père inconnu, il prend la place du père, et vit ses instants les plus heureux de sa vie jusqu’à une fin programmée que nous ne dévoilerons pas.
Du pur Veronesi qui reprend certains thèmes de Chaos Calme autre Prix Strega (équivalent du Goncourt), les personnages féminins sont très présents et malgré leurs défauts parfois, sont souvent encensées. Le rythme est parfois difficile à suivre car très échevelé, phrases à rallonge et destructurées. Je reste cependant mitigée à la lecture, surtout troublée par le personnage de Marco, que je n’arrive pas à classer : est-il victime ou feint-il de l’être ? Est-ce un livre sur la résilience, on pourrait le penser, le narrateur résiste à tous les malheurs, s’agite et reste toujours debout, au même endroit, à l’instar du colibri autre raison qui justifie son surnom « « ….tu es un colibri parce que comme le colibri, tu mets toute ton énergie à rester immobile. Soixante-dix battements d’aile à la seconde pour rester là où tu es déjà. En cela, tu es formidable. Tu réussis à t’arrêter dans le monde et dans le temps, tu réussis à arrêter le monde et le temps autour de toi, et même parfois tu réussis à le remonter, à retrouver le temps perdu, tout comme le colibri est capable de voler à reculons.«
La fin est un peu trop mélo même si elle m’a arrachée quelques larmes.
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