« Contes » Joseph Kessel

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Sophie à l’origine de ce choix de lecture  évoque les points communs qu’elle ressent avec cet auteur par rapport à la branche russe de sa propre famille.

Le père de Joseph Kessel était un médecin juif d’origine lithuanienne et sa mère était d’une famille juive russe établie à Orenbourg (lieu de séjour dans son enfance). Ses deux parents ont fait des études de médecine à Montpellier puis se sont installés trois ans en Argentine où est né Joseph Kessel en 1898. Ils s’installeront ensuite à Nice où il fera ses études secondaires.

Ce qui est intéressant chez cet auteur que Sophie a souhaité nous faire connaitre, bien qu’il soit « oublié » maintenant, ce sont à la fois sa vie tellement riche d’expériences et son œuvre dans laquelle il a transcrit sa vision du monde et son observation très fine de la nature humaine. Il a accédé à cette connaissance de l’humain en parcourant le monde dès son plus jeune âge.

La vie de cet homme exceptionnel  et brillant a été retracée par Yves Courrière dans son livre : « Joseph Kessel ou sur la piste du lion ». C’était à la fois un journaliste, un grand reporter, un aviateur au moment de la 1ère guerre mondiale, un résistant au moment de la seconde, un romancier.

La grande majorité d’entre nous a vraiment apprécié ce livre.

Ces Contes ont été écrits alors que l’auteur avait entre 28 et 30 ans. Ce type d’écrit a été l’occasion pour lui de « faire ses armes ». Le style très vif, incisif, très ramassé, puissant a été salué par pratiquement tout le monde. Les textes sont courts avec une introduction brillante qui décrit le contexte. La chute le plus souvent tragique, accompagnée d’un grand effet de surprise bien amené, vient rapidement clore le récit.

Certains contes traitent des relations dominés/dominants. C’est le cas du « Barbier de l’empereur ». C’est le cas aussi de « Naki le Kourouma dans lequel on peut voir comment celui qui exploite l’autre le méprise et « l’animalise ».

Dans cette histoire de Naki, l’un d’entre nous a apprécié le message sur la dignité de l’homme qui avant de mourir sauve coûte que coûte la vie de sa passagère. De même dans « La loi des montagnes » nous retrouvons l’évocation de l’honneur, du courage des cosaques qui honorent leurs traditions (la jeune fille se sacrifie à la mort de son amant comme elle l’a annoncé dans le texte qu’elle a chanté à l’un de ses malades) .

Le courage est mis en valeur également dans « Le commissaire de la mort ». Une jeune femme se révolte contre le sadisme d’un commissaire de la Tchéka et affronte celui-ci.

Certains d’entre nous ont évoqué les contes de Maupassant en constatant que ceux-ci sont plus étayés et comportent plus de personnages ce qui permet des interactions entre eux.

 Un rapprochement a également été fait avec les fables de La Fontaine  par rapport aux deux contes (« Le suicidé »et « Un barbier de l’empereur ») qui traitent de la perte de l’envie de vivre et du retour du goût de la vie.

L’humour a été relevé et apprécié dans certains contes. Il s’agit de : « Plus forte que la mort » (« ô mon père, attention, maman est là qui vient ») et de « Un tour du diable ».

Certains parmi nous ont relevé des points négatifs : la redondance dans les chutes qui deviennent attendues par le lecteur, les fins en général très violentes (la mort est omniprésente), des textes courts qui ne permettent pas de s’identifier aux personnages et de passer d’une culture à une autre, un manque d’approfondissement de la psychologie des personnages, un message parfois difficile à décrypter.

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