« L’hiver du mécontentement » Thomas B. Reverdy

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L'hiver du mécontentement - Thomas B. Reverdy - Babelio

Après Retour à Killibegs  de Chalandon,,  Le Coeur de l’Angleterre de Coe, puis Une machine comme moi de Mc Ewan, me voici plongée à nouveau dans l‘univers thatchérien ou plutôt l‘avant Thatcher », l’hiver 78- 79 « l’hiver du mécontentement » où tout bascule. La colère gronde dans les rues, l’inflation est au plus haut, le gouvernement tente de imiter les hausses de salaire (les fameux 5%) , les grèves peu à peu paralysent le pays.  Le 1er Ministre Callaghan et sa phrase malheureuse sur es grèves qui agitent le pays, accumule les maladresses et fait la démonstartion que le Labour n’a plus pour préoccupation majeure , l’avenir de la classe ouvrière et quand le Parti Conservateur lance le slogan « Labour is not working », on sent que tout est possible.

Pour illustrer son propos, l’auteur met en scène Candice, jeune étudiante qui pour se payer ses cours de théâtre le soir, roule le jour pour le compte d’une sorte de Uber . Seule femme parmi une cohorte masculine elle arpente les rues de Londres et ses grévistes, Londres et les poubelles qui s‘amoncellent dans les rues,  pour remettre des plis urgents. La conscience politique de  Candice se résume à répartir des tracts avec ses collègues,  des tracts dénonçant les abus de pouvoir, et soulignant les revendications des travailleurs, sortes de gilets jaunes avant l’heure. Pendant ce temps, une femme est en embuscade, elle prend des cours de diction avec Laurence Olivier dans le théâtre où Candice et ses amies répètent la pièce de Shakespeare Richard III. Elle s’apprête à prendre le leadership du Parti , première marche vers la Poste de Premier Ministre, elle est fille d’épicière et sera surnommée La Dame de Fer.

Tournant dans l’Histoire de l ‘Angleterre mais aussi du Monde,  début d’un libéralisme échévelé, où le meilleur gagne , pas de place pour les loosers, début de la mondialisation et du régne du numérique, pas sûr qu’à cette époque, chacun était conscient des bouleversements qui allaient suivre.

Le paralléle entre Richard III,  et la situation de l’Angleterre en 79 est passionnante  et très astucieux, une mise en perspective d e ce que peut être la conquête du pouvoir.

Et pour finir, cerise sur le gâteau, chaque chapitre porte le nom d’une chanson punk, rock , et  m’a fait revivre toute cette époque où voguaient en tête de tous les hits , Cure, es Sex Pixtos, Davi Bowie : un enchantement

Une heureuse découverte de cet auteur qui avec « L’hiver du mécontentement » a eu le Prix Interallié en 2018.

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