« Une joie féroce » Sorj Chalandon

with Aucun commentaire

Décidément Sorj Chalandon charge les hommes dans ses romans. Et « Une joie féroce » n’échappe pas à la règle au moins pour un des personnages rapidement balayé.
Ils y sont fuyants, lâches, violents.


Quant aux femmes elles sont sublimées, généreuses , solidaires et prêtes à s’entraider et dans « Une joie féroce« , elles se soutiennent face à ce fléau du cancer du sein.
Là s’arrêteront mes éloges car ce roman de Sorj Chalandon un de mes auteurs favoris ne m’a guère convaincue et m’a un peu déçue.


Jeanne est une jeune femme ayant perdu un enfant handicapé, mariée à un québécois, ce dernier prend peur à l’annonce du cancer de sa femme et s’éloigne. Jeanne est désemparée et elle accepte la main tendue de Brigitte lors des séances de chimiothérapie ainsi que celles de Mélody et Assia. Toutes les quatre vont en forme de défi, fomenter et réaliser un casse pour aider Melody qui leur a joué la scène du grand II, dans le style : j’ai besoin d’argent pour récupérer mon enfant enlevé par son père dans un pays de l’est.
Au milieu du roman, on ne sait plus si le sujet est le cancer ou le récit du casse rocambolesque.
Je me suis demandé ce que l’auteur était venu faire dans cette galère d’histoire invraisemblable, de casse raté, de pieds nickelés au féminin. parfois les scénario ne sont là que pour faire passer un message mais ici, le message, pas si lisible.


Certes j’ai lu que Sorj Chalandon avait eu lui même un cancer ainsi que sa femme, à peu près au même moment, ce qui peut expliquer une éventuelle commande de son éditeur ou un souhait personnel d’en parler, de témoigner via la parole de femmes : le choc de l’annonce , les séances de chimio et leurs conséquences, la hantise des douleurs, l’aggravation de la maladie… autant de moments forts qu’il faut évacuer, raconter.
Le sujet est donc grave et peut susciter de l’émotion, de l’attention, mais traité comme tel, on reste sur sa faim.


Sorj Chalandon nous ayant souvent ému, ses personnages sont généralement attachants et bien approfondis, nous avons lu au Cercle de Clamart « Un traître » et « Retour à Killisberg« , sur lesquels nous étions intarissables, il a écrit aussi plein d ‘autres succès, aussi je me suis permis ce que je ne fais généralement pas sur ce blog cette critique négative.


Je renouerais volontiers avec la suite de ses parutions.

Répondre