C’est le titre du livre d’histoires un peu effrayantes que lit un des personnages du roman tous les soirs à sa fille. Avec « Histoires de la nuit » Laurent Mauvignier change de registre et de style d’écriture et aborde ce qui pourrait faire passer pour un thriller mais finalement n’y ressemble pas trop.
Evacuons d’emblée ce qui ne m’a guère enthousiasmé, quoique pas sûre de trouver du positif. L’écriture ? Tout commence par une phrase longue, longue, pensait -il imiter Proust ? Et ce n’est pas la seule car ce roman de 600 pages a des redites fort nombreuses qui se déclinent en longues phrases à la ponctuation cahotique.
L’intrigue ? Un huis clos qui se passe sur une journée, dans un hameau isolé prénommé La Bassée quelque part en France. Y habitent la famille Bergogne avec le père agriculteur, taiseux, complexé, aux allures frustres , sa femme Marion son exact opposé qui travaille dans une imprimerie toute la semaine et passe des soirées karaoké entre copines le vendredi soir et enfin Ida, leur fille de 10 ans. A côté une femme peintre qui fut une parisienne branchée et s’est mystérieusement exilée dans ce coin perdu, sans charme et peu propice aux rencontres.
Un univers sombre, rien de palpitant. Voilà pour le décor.
Unité de lieu, unité de temps, une journée : celle de l’anniversaire de Marion. Le mari souhaite en secret préparer une surprise pour les 40 ans de sa femme, Ida a fait 2 beaux dessins , et la voisine qui ne tient guère en estime Marion a accepté bien malgré elle de faire des gâteaux. Le mari s’est chargé du reste et même d’inviter les 2 collègues de sa femme.
Mais la tension monte peu à peu et rien ne se passe comme prévu, la soirée réserve des surprises, beaucoup de surprises surtout quand surgissent 3 hommes patibulaires inconnus de tous, enfin sauf pour Marion.
On n’en dira pas davantage. L’auteur ne dévoile qu’épisodiquement quelques éléments sur les mobiles, le rythme s’accélère légèrement dans la 2ème partie, Et si encore l’intrigue tenait la route. Même pas, elle est totalement invraisemblable : la réaction ou plutôt la non réaction du mari, le côté psychologique des trois frères, un benêt et 2 violents m’ont laissé insatisfaite. On devine plus qu’on est informé si bien que quand arrive la fin du roman , on se dit « Tout ça pour ça ! ».
Plutôt que du suspens, j’avais l’impression que l’auteur nous faisait patienter en remplissant des pages.
Tout est détaillé, le moindre fait et la moindre inaction
Le temps est suspendu…
Et c’est long, long.
Et au bout du bout, je n’ai pas tout compris entre les morts et ceux qui restent ou ressuscitent mais est ce si important ?
Le seul message que j’ai retenu est qu’il est illusoire d’échapper à son passé, il vous rattrape toujours.
J’aime beaucoup Laurent Mauvignier et je me réjouissais de lire « Histoires de la nuit » malgré ses 600 pages. J’attendrai le suivant avec impatience en espérant qu’il revienne à son style.
Répondre
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.