« Poussière dans le vent » Leonardo Padura

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Autre roman sur l’exil après l‘Ami arménien ,totalement différent, « Poussière dans e vent » dernier roman de Padura qui traite aussi de l’exil sous toutes ses formes a cependant un point commun avec l’Ami arménien : la nostalgie qui s’y dégage.


Nous ne nous sommes pas posé la question si nous l’avions aimé ou pas, d’ailleurs personne ne s’est prononcé en ces termes, en revanche la vivacité des échanges étaient fort éloquents dans un joyeux brouhaha où chacune avait hâte de s’exprimer.


Il y a eu le groupe de celles qui ont la chance de visiter Cuba et les autres qui se sont contenté d’écouter Buena Vista social Club en boucle pour sentir l’ambiance de ce pays. Apparemment cette ïle si particulière nous fascine et Padura profondément attaché à ses racines s’en fait un fidèle témoin et sait habilement mêler grande et petite histoire, intrigues amoureuses et énigme policière. Il en prend le temps car le roman fait 600 pages ce qui a un peu dérangé certaines d’entre nous, soulignant quelques longueurs. D’autres au contraire n’arrivaient pas à lâcher le livre, car addictif.


On ne va pas dévoiler le roman simplement dire qu’il démarre avec deux personnages, jeunes habitant New York qui auraient pu ne jamais se rencontrer, sont tombés amoureux et découvert qu’ils avaient tous les deux un lien avec Cuba. Une photo les intrigue et fait ressurgir le passé.
C’est un roman choral avec une dizaine de personnages : le Clan composé d’amis qui, suite à la crise économique des années 90 suite à la chute du Mur de Berlin, se sont dispersés tels la Poussière dans le vent aux quatre coins du Monde et ont toujours conservé des liens très forts malgré scénes de vie oscillant entre amour et haine, départs et retrouvailles, fidélités ou trahisons. Certains ont résisté, sont restés, ont survécu malgré les difficultés, les pénuries. ceux qui sont partis ont souvent vécu les drames de l’exil, de l’éloignement, de la solitude, du désenchantement et des renoncements.


Chacune d’entre nous a eu son personnage préféré Bernado le fidèle , Clara le pilier du Clan, Elisa l’énigmatique et passionnée, Dario et son besoin de revanche, Horacio qui n’ a pas connu son père, ou encore Ramses qui n’a pas la nostalgie de Cuba. Quant à Nathaie elle a été séduite par le jeune couple de Marcos et Elisa.


Hélène toute émue, a eu le privilège de voir Fidel , elle nous a fait part de ses souvenirs et a particulièrement voyagé dans ce roman en retrouvant les endroits connus.


Nous nous sommes interrogés sur le rapport de Padura et son pays et avons eu des points de vue différents. Il apparait ici un peu plus critique que dans ses autres romans, il reste profondément attaché à Cuba qu’il ne quittera jamais comme son héroïne Clara, propos rapportés par Juliette qui a eu l’occasion de le voir lors d’une rencontre en librairie pour la sortie u ivre « Yo soy cubano, vivo en Cuba para siempre »


« Pourquoi tous ces gens, qui avaient vécu de façon naturelle dans une proximité affective, attachés à leur monde et à ce qui leur appartenait, s’efforçant durant des années d’améliorer la vie personnelle et professionnelle à laquelle ils avaient eu accès dans leur pays, décidaient ensuite de poursuivre leur vie en exil, un exil dans lequel, supposait-elle, et c’était ainsi que Fabio l’avait ressenti, ils ne retrouveraient jamais ce qu’ils avaient été et n’arriveraient jamais à être autre chose que des transplantés avec de nombreuses racines apparentes ? Ou parviendraient-ils à être autre chose, n’importe quoi d’autre que des étrangers, des réfugiés, des clandestins, des exilés, des apatrides ? »
« Cuba le pays des longues queues »
« Tous les exils ont une part traumatique. Pour beaucoup de gens, quitter sa terre pour arriver sur une autre, c’est abandonner une vie et en trouver une différente, déjà commencée, qu’ils doivent apprendre à construire depuis le début et cela peut être la source de nombreux conflits mentaux… »

Pour conclure chacun des peronnages du Clan aurait pu se poser la question « Mais qu’est-ce qui nous est arrivé ? « 

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