« Une femme en contre jour » Gaëlle Josse

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Un petit livre bijou qui nous révèle (sans jeu de mots) sur la couverture la photo en noir et blanc d’une grande photographe méconnue  de son vivant du XXème siècle.

Gaëlle Josse a le chic pour décrire des personnages et ici c’est d’autant plus hasardeux que l’auteur n’a disposé que de peu de matière.

En effet, de Vivian Maier, puisqu’il s’agit d’elle, nous avons peu d’informations sur ce que fut sa vie, ce qu’elle ressentait , ce qu’elle entreprit : une existence discrète, effacée, solitaire, une personnalité complexe puisqu’elle passa sa vie à faire des photos qu’elle n’a jamais cherché à faire connaître tout en choisissant une activité de garde d’enfants qui lui assure le minimum pour vivre. Une passion pour la photo, elle avait toujours un appareil photo autour du cou, pour saisir l‘instantané de a rue, es photos des plus démunis, de la pauvreté, des enfants, des hommes et des femmes anonymes comme elle,

Une enfance déchirée entre parents immatures et désunis, confiée à sa grand-mère maternelle tandis que son frère aîné fut confié à sa grand-mère paternelle. Une mère née en France qui rejoignit sa propre mère à l’âge de 6 ans installée aux US. Un père immigré lui aussi d’origine autrichienne.

Gaëlle Josse aurait pu broder, inventer, imaginer, elle a surtout choisi de ne restituer que les faits connus tout en émettant des hypothèses pour relier l’ensemble.

« Raconter Vivian Maier, c’est raconter la vie d’une invisible, d’une effacée. Une nurse, une bonne d’enfants. Une photographe de génie qui n’a pas vu la plupart de ses propres photos.

Une Américaine d’origine française, arpenteuse inlassable des rues de New York et de Chicago, nostalgique de ses années d’enfance heureuse dans la verte vallée des Hautes-Alpes où elle a rêvé de s’ancrer et de trouver une famille.

Son œuvre, pleine d’humanité et d’attention envers les démunis, les perdants du rêve américain, a été retrouvée par hasard – une histoire digne des meilleurs romans – dans des cartons oubliés au fond d’un garde-meuble de la banlieue de Chicago. » Gaëlle Josse

« Comme nous aimons tous les histoires, comme nous vibrons devant les énigmes, les destins brisés, le mystère Maier n’en finit pas de nous interroger. Insoluble secret d’une existence, terrifiante solitude d’une femme dont le geste photographique, le geste seul donna un sens à la vie, la sauva peut-être du désespoir. Inconcevable pour nous aujourd’hui, en ces temps où nos fragiles et exigeants ego quêtent sans fin l’approbation, l’admiration, le regard. Être vu, reconnu, aimé« 

« Tout au long de sa vie, Vivian Maier n’est qu’une vérité qui se dérobe. L’histoire d’un bouleversant effacement devant l’oeuvre. La beauté du geste. La perfection du geste. Rien d’autre. Les yeux prêts pour la photo suivante. »

Exposition photo au Musée du Luxembourg

Le parcours de Vivian Maier (New York, 1926 – Chicago, 2009) est atypique mais c’est pourtant celui d’une des plus grandes photographes du XXe siècle. C’est au cœur de la société américaine, à New York dès 1951 puis à Chicago à partir de 1956, que cette gouvernante d’enfants observe méticuleusement ce tissu urbain qui reflète déjà les grandes mutations sociales et politiques de son histoire. C’est le temps du rêve américain et de la modernité surexposée dont l’envers du décor constitue l’essence même de l’œuvre de Vivian Maier. L’exposition permet au public d’accéder pour la première fois à des archives inédites de la photographe, découvertes en 2007 : photographies vintages que Vivian Maier a pu tirer, films super 8 jamais montrés, enregistrements audio… L’exposition permet ainsi de saisir toute l’ampleur de l’œuvre de cette grande artiste et de replacer son œuvre dans l’histoire de la photographie.

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