Belle unanimité d’appréciation pour L’apiculteur d’Alep qui raconte l’exil d’un jeune couple fuyant la guerre des années 2010 en Syrie. Roman fictionnel mais l’auteur ayant travaillé dans un camp de réfugiés en Grèce, elle y a puisé la matière de son récit –témoignage et l’ensemble est très réaliste et retrace l’horreur vécue par les migrants. C’est déchirant, bouleversant, terrifiant et en même temps empreint de douceur et d’un esprit optimiste.

Nuri est apiculteur et sa femme Afra est artiste. Ils vivent heureux à Alep avec leur petit garçon 7 ans. Puis la guerre surgit sans qu’on ne comprenne qui sont les belligérants. Nuri est menacé, il veut quitter le pays, et rejoindre son ami qui l’a initié à ‘apiculture et déjà parti rejoindre l’Angleterre. On comprend que leur enfant est mort sous les balles,  sa femme résiste, perd la vue.   

Ici aucune considération politique, ce n’est pas le but du roman, juste une histoire, magnifiée par la description des ruches, des abeilles indispensables à la vie, de ce miel doux qui fait la douceur de vivre et le contraste est saisissant entre passages poétiques et la noirceur du vécu. A noter : les personnages secondaires qui ont toute leur place dans ce récit et le procédé littéraire (un mot sur une page début du chapitre suivant faisant lien entre passé et avenir).

Si certaines ont particulièrement aimé la symbolique du miel, la description du procédé de fabrication du miel, des abeilles, d’autres ont davantage insisté sur les phénomènes migratoires, la violence dans les camps . Nous avons été toutes touchées par le personnage irréel du petit garçon qui les accompagne dans leur périple, double de leur enfant, par les liens qui unissent ce coupe soudé et uni dans l’adversité. Si Ara reste privée de lumière et dépendante de son mari, ce dernier fait preuve de résilience et d’espoir d’une vie nouvelle. Ils parviendront au bout d’un long voyage éprouvant à rejoindre l’Angleterre et Ara retrouvera a vue.

A noter la belle couverture avec les grenades symboles de fertilité et de vie.