« Apeirogon » Column Mc Cann

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Apeirogon

Certains n’avaient pas eu le temps de lire le livre ou de le finir.

Le livre raconte une histoire vraie, tous les personnages, même secondaires ou passés sont réels.

Rami Elhanan et Bassam Aramin sont nés pour se haïr : l’un est israëlien, l’autre palestinien, et tous deux ont perdu leur fille dans ce conflit qui divise leur territoire. Mais ensemble, ils ont créé “The Parents Circle”, une association qui promeut la solidarité entre familles israéliennes et palestiniennes. Ils parcourent le monde pour promouvoir la paix. (cf interwiew à 28 minutes ARTE)

Les circonstances de ce 15 mai étaient marquées par la mort de la journaliste d’Al Jazeera. Shireen Abu Akleh.

Ceux qui ont lu le livre l’ont généralement beaucoup apprécié, mais d’autres ont été déroutés par sa construction atypique. C’est une sorte d’OVNI, avec de courts « chapitres »  très variés et comme « refrain » ou répétition, les circonstances de la mort des deux petites filles. C’est comme une pyramide de 0 à 500 qui donne mieux à voir, au haut de la pyramide, la vie de Bassam et Rami puis qui redescend. Le style a été considéré comme simple, c’est la construction qui a pu gêner.

Le livre est apparu très instructif sur quantité de sujets l’origine et la fabrication des armes, la migration des oiseaux,  en rapport avec ce territoire. Il fait retour sur un passé parfois lointain et des évènements comme le dernier repas de Mitterrand avec un ortolan.

Sur le conflit israëlo palestinien, l’auteur ne met pas à l’œuvre la théorie « des deux démons »  (Franco) qui renvoie dos à dos les belligérants. Sa description de la vie dans les territoires occupés met en avant les effets mortifères de la colonisation, les violences qu’elle engendre et qui rend la vie de tous (israëliens compris) infernale. La Palestine/Israël, est un pays magnifique, riche d’une histoire millénaire, désormais morcelé, quadrillé, où la mobilité est un sport de combat.

Le poids de l’armée et surtout l’obsession sécuritaire entraîne des absurdités et des arbitraires constants. On n’en voit pas le bout.

L’intérêt du livre, par rapport à d’autres essais plus politiques est de faire entrevoir une lueur d’espoir si les gens « à la base » arrivent progressivement à se comprendre et d’abord à se connaître.

 L’évolution de Bassam en prison est extraordinaire. D’antisémite négationniste, il devient un spécialiste de la shoah et se hausse à un niveau de compréhension qui lui permet de rivaliser avec des universitaires. Rami, avec sa moto comprend de mieux en mieux la vie des Palestiniens.

Par ailleurs on ne peut être que touchés par la douleur de la perte des fillettes, dont on voit les photos.

Lucie et Maryse ont parlé de leur expérience en Israël et de leur ressenti sur le racisme anti-arabe.

La discussion a été intéressante, comme l’œuvre : entre journalisme, littérature et érudition. Une philosophie positive en découle, Ce qui fait tiquer d’autres journalistes ou écrivains mais qui nous a  permis de lire ce livre sans nous déprimer complètement.

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