« la fille qu’on appelle » Tanguy Viel

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Les dix lecteurs-lectrices qui ont participé au dernier cercle ont exprimé des points de vue très  différents sur ce dernier roman d’un auteur que nous connaissions déjà par cet ouvrage précédent « article 35 du code pénal » qui avait reçu un meilleur accueil que celui-ci.

Tout comme sur les médias, certains ont apprécié la complexité de ce récit d’une emprise d’un maire d’une commune  qui exerce son pouvoir en collaboration avec un directeur de casino sur une jeune fille de 20 ans au moment des faits. L’emprise est décrite comme un processus constitué de faits et gestes dépouillés de tout jugement. Dans une première partie le narrateur est le porte-parole de Laura qui parle à la troisième personne comme si cette histoire  ne lui appartenait pas vraiment. Au policier qui lui demande pourquoi elle n’a pas porter plainte, elle répond : « il y a certaines choses que vous puissiez les comprendre   (et plus loin)  le plus dur, ou bien le pire ce n’est pas de passer  de zéro à un mais bien mais bien de un à deux , passer de la première à la deuxième fois. ». Ce personnage est montré dans son intelligence, une femme qui se cherche, mais « il y a des boites dans le cerveau qu’on ne parvient pas à emboîter si rapidement. ». Au final elle comprend qu’elle a été prise en laisse à 14 ans par les deux compères, les plus puissants, de la ville, et constate qu’elle est revenue vers eux par un engrenage qui échappe à sa volonté.  

Au centre de la deuxième partie, Max, le père de Laura, boxeur et chauffeur du maire qui est la véritable victime qui retrouve sa dignité dans un combat qui le met KO mais pas sa rage contre le maire devenu Ministre des affaires maritimes qu’il met à terre par des frappes répétées.

Ce groupe de lecteurs a aimé le style, très visuel, ciselé,  fait de métaphores, de mots précis pour nommer l’ambivalence des personnages et la violence psychologique de cette histoire fictionnelle mais proche d’une réalité portée dans l’espace public.

D’autres, bien qu’ayant, parfois, lu cet ouvrage avec plaisir l’ont trouvé trop près de l’air du temps, un style trop compliqué, des phrases inachevées, sans surprise, manichéen « les riches des méchants, les pauvres des victimes.

Questions non ou peu discutées/

Le titre synonyme de Call girls ? pas le cas ici, elle est la chose du maire

La littérature a besoin de se raccrocher au réel

La toile de fond des romans de Tanguy Viel : le fonctionnement de la justice (ici la qualification de délit), le père de condamné pour coups et blessures sur personne dépositaire de l’autorité politique et mise en danger de la sûreté de L’Etat. La plainte de Laura classée sans suite.

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