Si quelques mots devaient résumer le retour partagé par nous toutes ce serait « un livre hymne à la nature sauvage ».
Mais c’est à peu près tout ce qui nous a réuni dans ce roman aux avis très divergents. Si pour quelques unes se sont laisser bercer par l’histoire étonnante de Kya et de sa résilience, pour d’autres l’invraisemblance du scénario a prévalu.
Kya, personnage principal du roman, semble vouée à l’abandon : son père alcoolique et violent est cause de la fuite de la mère , des sœurs puis de son frère adoré. Le père disparait alors qu’elle a à peine 10 ans et après lui avoir inculqué entre deux retours de beuverie, les premiers pas pour la pêche aux moules et le maniement de la barque. Kya se retrouve seule, isolée, en milieu que n’importe qui d’entre nous trouverait hostile dans les marais de Caroline du Nord, refuge des marginaux et miséreux. La famille de Kya dont on ignore l’histoire en fait partie.
Kya se retrouve livrée à elle-même et développe très vite un sens de la survie étonnant pour son âge. Kya passe ses journées à observer la faune, la flore se passionnant pour les goélands, les coquillages, la collection des plumes d’oiseaux dont elle connait tous les secrets. Elle est alors surnommée la fille des marais. Analphabète ayant fui les représentants de l’état qui voulaient l’obliger à aller en classe, elle croise Tate, qui lui apprend à lire et écrire. Mais nouvel abandon, il part pour l’Université.
Dans une 2ème partie on apprend qu’un meurtre a été commis dans le marais. Entretemps, Kya a acquis de l’assurance, elle est même devenue auteur de livres sur les oiseaux. On suit l’enquête jusqu’à la fin du roman un peu cousue de fil blanc.
Certaines d’entre nous ont jugé le scénario excessif, en jugeant cette histoire peu crédible tout en trouvant parfois la lecture agréable grâce en partie à l’intrigue policière et le descriptif de la nature sauvage. Ce roman rappelle par ses descriptif de la nature, « My absolute darling » mais là s’arrête la comparaison car nous avions cette fois à l’unanimité rejeté ce roman par la violence qui s’en dégageait.
« Si quelqu’un devait jamais comprendre sa solitude, c’était bien la lune. »
« Un marais n’est pas un marécage. Le marais, c’est un espace de lumière, où l’herbe pousse dans l’eau, et l’eau se déverse dans le ciel. Des ruisseaux paresseux charrient le disque du soleil jusqu’à la mer, et des échassiers s’en envolent avec une grâce inattendue – comme s’ils n’étaient pas faits pour rejoindre les airs – dans le vacarme d’un millier d’oies des neiges.
Puis, à l’intérieur du marais, çà et là, de vrais marécages se forment dans les tourbières peu profondes, enfouis dans la chaleur moite des forêts. »
« Elle ne rêvait plus désormais de s’envoler avec les aigles ; quand on doit barboter dans la boue pour trouver de quoi manger, l’imagination se tarit à mesure qu’on devient adulte. »
« Les feuilles d’automne ne tombent pas, elles volent. Elles prennent leur temps, errent un moment, car c’est leur seule chance de jamais s’élever dans les airs. Reflétant la lumière du soleil, elles tourbillonnèrent, voguèrent et voletèrent dans les courants. »
« Puis, dans les ornières et les flaques de boue près de la tour, ils découvrirent en détail des myriades de petites histoires : un raton laveur et ses quatre petits étaient passés par là, un escargot avait tissé une dentelle de bave, interrompu par l’arrivée d’un ours, et une tortue d’eau s’était vautrée dans la fange fraîche, son corps laissant la forme d’une petite assiette creuse. »
« Presque tout ce qu’elle savait, elle l’avait appris de la nature. Du monde sauvage. La nature l’avait nourrie, instruite et protégée quand personne n’était là pour le faire.
Explication du titre
« Kya se rappela que sa mère l’encourageait toujours à explorer le marais : « Va aussi loin que tu peux. Tout là-bas, où on entend le chant des écrevisses. » (…) Ça veut dire aussi loin que tu peux dans la nature, là où les animaux sont encore sauvages, où ils se comportent comme vrais animaux. »
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