« Furies » Julie Ruocco

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Furies - broché - Julie Ruocco - Achat Livre ou ebook | fnac

Ce premier roman d’une auteure de 28 ans, a reçu un accueil globalement positif avec quelques bémols.

Qualifié de roman « éprouvant », « violent », « qui marque le lecteur » rendant compte d’une période de guerre civile puis plus globale, ne faisant pas grâce aux lecteurs de la description précise des horreurs vécues par les personnages. Certains ont failli « caler » au milieu du roman. Plusieurs l’ont lu deux fois, la seconde lecture étant moins difficile.

Son inscription dans une histoire récente a amené nombre des participants à chercher des informations sur les lieux et les dates afin de mieux se repérer dans le roman qui est allusif et non explicatif des événements évoqués.

Une chronologie établie par Joëlle et Maryse est disponible ci-dessous.

Des interviews de l’auteur sont aussi évoquées pour expliquer les raisons initiales de l’écriture du roman et comment, n’ayant jamais été dans ce pays, elle a pu en restituer une image aussi convaincante. Apparemment ce sont des vidéos et les informations transmises par un ami journaliste sur place au Rojava qui le lui ont permis.

D’ailleurs cette partie du roman, dans le Rojava, a paru à certains sans lien avec le reste, presque comme un reportage, parfois considérée comme la partie la plus intéressante.

Enterrer/déterrer. Deux histoires parallèles, une archéologue qui déterre des objets, reflets de vies passées, un pompier qui enterre les morts, se retrouvent à faire le lien entre les morts et les vivants, d’une part en donnant aux faux passeports les noms des morts et d’autre part en transmettant la clé USB qui rend compte de la vie et de la mort des victimes.

Si le personnage d’Asim n’a soulevé aucune remarque, celui de Bérénice n’a pas toujours été considéré comme convaincant. Inconsistant et ne prenant réalité que lorsqu’elle recueille la petite fille, pour certains, criminelle trafiquante d’objets d’art susceptible d’être poursuivie par les furies, devenant bienfaitrice et sauveuse d’une enfant… au contraire porteuse de l’histoire pour d’autres.

Le personnage de Taym, d’autant plus émouvant qu’il n’est vu que par les yeux de son frère est le symbole de la résistance et de la transmission, image dans le roman de Razan Zaitouhen, l‘avocate syrienne des droits de l’homme, disparue depuis 2013 à qui est dédié le roman.

Le titre a donné lieu à discussion. Signe de la culture classique de l’auteur, la référence n’est pas bien claire. Les furies (érinyes) sont des déesses infernales représentant la vengeance et la haine. Quel personnage poursuivent-elle ? Sont-elles simplement le reflet de la guerre civile ?

Le style a été diversement apprécié. Il a été qualifié de beau et poétique, de sophistiqué mais aussi creux et artificiel.

En bref un roman qui a ramené l’attention sur ce conflit qu’on oublie, un livre féministe qui a donné lieux à des échanges très intéressants au cours de ce cercle.

2011 Printemps arabe. Manifs en Syrie. Création de l’armée libre syrienne contre Bachar El Assad. L’armée libre syrienne S’empare d’Alep

21 août 2013 ligne rouge franchie par Assad arme chimique aux alentours de Damas (gaz sarin). 1500 civils morts

Juin 2014 développement de Daesh devenu Etat Islamique. Installe un califat à Raqqa (ils en seront chassés par les kurdes)

Eté 2014 : intervention de la coalition internationale. La milice kurde (milice kurde des Unités de protection du peuple : YPG) a été une des principales forces combattant l’Etat Islamiste

Début 2015 les forces kurdes soutenues par la coalition chassent l’Etat Islamique de Kobané proche de la frontière turque

Aout 2015 destruction du temple de Baal à Palmyre par l’Etat Islamique

Septembre 2015 début des frappes russes contre les opposants à Assad autres que les islamistes

Octobre 2015 les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de 25 000 Kurdes et 50 000 Arabes sont créées

Novembre 2015 Poutine a déclaré que l’objectif de l’intervention est de stabiliser l’autorité légitime

Décembre 2016 : chute d’Alep qui tombe entre les mains du régime syrien Mars 2019 : fin du califat : chute de Raqqa obtenue par l’alliance kurdo arabe soutenue par la coalition internationale

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