Ou la malédiction cubaine
Un rare ouvrage autobiographique d’Erick Orsenna qui après la mort de son père se livre sur la malchance de son père et la sienne quant à leur vie amoureuse.
« Un jour je me suis remarié
Ce jour même mon père quittait son domicile. Personne n’a fait le lien. Pourtant mon frère est psychiatre. Mon père je le connaissais mieux que personne. Pour une raison simple ; Nous avions divorcé ensemble. Lui de ma m7re. Moi de ma première femme, Nathalie. Lui, le lundi, moi le mercredi, de la même fin de juin 1975. Et rien ne rapproche qu’un divorce en commun…
Cet été-là nous avons commencé à parler d’amour, mon père et moi. Nous n’avons plus cessé »
Voilà le ton est donné après ces premières lignes.
Il y a parfois des 4ème de couverture qui ne reflètent pas du tout le contenu, ici ce n’est pas le cas. Tout le roman parle des amours contrariées du père et de son fils, de la malédiction cubaine comme explication. Car l’auteur se découvre avoir des origines cubaines, un de leurs ancêtres ayant rejoint Cuba pour tenter d’y exercer le métier de tailleur. Son père dans un lyrisme verbal lui révèle ses origines.
On se balade de l’île de Bréhat à Cuba puis Cholet, le canal de Versailles et les terrasses parisiennes.
On connait davantage Erick Orsenna homme à la fois public et homme de l’ombre, plume de Mitterrand, amoureux de l’Afrique, romancier, économiste, et membre de l’Académie Française.
On connait moins l’homme intime, qui se livre sans fard mais avec beaucoup d’autodérision.
Curieux quand même de se livrer ainsi, son moi profond avec des détails très personnels que le lecteur ne tient pas à connaître, aurait été en panne d’inspiration ?
« Pour un romancier, le mensonge est une obligation, non ? Ce serait la vérité la faute professionnelle. » Alors peut être a-t-il romancé sa vie ?
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