« La vraie vie, c’est la littérature » Proust

Belle introduction pour ce roman de Jorn Riel « Un jour avant le lendemain »

Roman sur un voyage au rythme des saisons dans une région éloignée du Groeland.

Le roman commence avec la description d’une communauté Inuit, début du XXème siècle,les famines à affronter, les printemps généreux, les rencontres entre les tribus, le choix du camp d’été pour les réserves. Naniok une vieille Inuit nous fait part de ses interrogations universelles sur l’existence : la vie et la mort,

« Tout avait changé et continuait à changer. Si la mer, le ciel et les montagnes étaient tels qu’ils l’avaient toujours été, si les hommes continuaient à naître et à mourir, elle ressentait pourtant intensément que tout était en décomposition, qu ‘elle et sa tribu étaient en train d’abandonner la vie qui avait toujours été celle des hommes. »

Elle décide de tout quitter et partir en kayak pour mourir. C’est sans compter sur son petit-fils Manik, qui veut rester avec elle et change les plans.

Le roman se poursuit avec les deux personnages principaux : la grand-mère et son petit-fils, la partie du roman pleine de tendresse et d’humanité avec des passages poétiques sur la connexion avec la nature. Pour Manik, Naniok continuera à vivre, le temps de l’initier aux apprentissages de la survie : pêcher, chasser, naviguer sur un kayak, se défendre contre les éléments, le froid, l’eau, les animaux.

Nanioq et Manik se font part de leurs rêves, Nanioq sera là jusqu’au bout pour accompagner son petit-fils et le rejoindre avec une fin poignante.
Débat sur le titre avec une double interprétation.

Quel est ce jour avant le lendemain ? Y aurait-il un lendemain ? Oui répond la vision optimiste . Non pour une vision plus noire

C’est le jour avant l’extinction de la communauté des lapons, la mort pour les unes.

Mais pour d’autres c’est un livre d’espoir, cette tribu revit grâce à ce livre écrit à partir de la découverte des ossements. L’écrivain a inventé la vie des Inuits pour mieux les faire revivre.

Livre découverte « d’un continent, d’une civilisation si éloignée de notre quotidien. On est dans la civilisation du progrès technique, de l’évolution« . Ils sont dans une civilisation de la répétition des gestes, société immuable, figée.

Parallèle avec Tristes tropiques : rapports sexuels des femmes.

Livre apprécié par la plupart d’entre nous, pour celles qui l’avaient lu.