Marc M: «L’enfant dans le taxi» de Sylvain Prudhomme (Editions de Minuit). Le jour de l’enterrement de son grand-père, Simon apprend que celui-ci a eu un fils au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dont il n’a jamais parlé à sa famille. Confronté à la solitude à cause de sa récente séparation, Simon se lance à la recherche ce grand-oncle abandonné.
Maryse: «Rêver debout» de Lydie Salvayre (Points Seuil). Appuyé par Pierre. L’auteur, dans une suite de quinze lettres, interpelle Cervantès à propos de Don Quichotte le subversif. Tour à tour ironique, cinglant, cocasse, tendre.
«La plus secrète mémoire des hommes» de Mohamed Mbougar Sarr (Le livre de poche). Prix Goncourt 2021. Déjà proposé par Cécile et Michèle. Un livre labyrinthe qui transporte son personnage – écrivain – sur les traces d’un autre écrivain qualifié par les critiques littéraires du roman comme le « Rimbaud nègre ».
Juliette: «Ce que je sais de toi» de Éric Chacour (Editions Philippe Rey). Entre Égypte et Canada, les tourments d’un homme qui avait tout pour une vie heureuse; un étonnant premier roman d’une rare sensibilité.
«Okavango» de Caryl Ferey (Gallimard). Auteur de thrillers, ici ça se passe dans les parcs animaliers de Namibie et du Botswana. Ça démarre lentement mais ensuite je n’ai pu le lâcher. Sur la corruption et les trafics animaux.
«Adieu Zanzibar» d’Abdulrazak Gurnah (Denoel), Tanzanien prix Nobel 2020. Sur le thème de l’exil, l’exclusion, les traditions, tout en finesse, beaucoup d’introspection, peut-être autobiographique, thème classique mais par un géant de la littérature.
Lucie: «Klara et le soleil» de Kazuo Ishiguro (Folio). L’humanité a été transformée par la technologie : désormais, les adolescents ne vont plus à l’école et grandissent avec leurs Amis Artificiels. Ces robots de pointe sont conçus pour les instruire, les distraire et veiller sur eux. Dans la vitrine du magasin, Klara, une AA particulièrement intelligente, attend avec impatience d’être choisie…
Sophie: «Le cartographe des Indes boréales» d’Olivier Truc (Points Seuil). Proposé précédemment par Michèle. Un grand roman d’aventures dans l’Europe tourmentée des guerres de religion et de l’Inquisition. On embarque pour le Grand Nord du monde.
«Ton absence n’est que ténèbres» de Jon Kalman Stefansson (Folio). Égaré dans les fjords loin de Reykjavík, un homme a perdu la mémoire. Dans le village où il s’est arrêté, tous semblent pourtant le connaître. Petit à petit, les récits qui lui sont faits le plongent dans la grande histoire d’une famille.
«Prodigieuses créatures» de Tracy Chevalier (Folio). Dèjà proposé l’an dernier. Début 19ème à Dorset, petit comté du Sud-Ouest de l’Angleterre, la biographie romancée de deux femmes que tout oppose socialement, qui vont se prendre mutuellement d’affection, réunies par une même passion dévorante pour les fossiles. Leurs découvertes vont révolutionner l’idée de l’évolution des espèces établie jusque-là en se heurtant aux préjugés de classe et de la condition féminine.
Joelle: «Nina Simone» de Gilles Leroy (Folio). Ce roman décrit la chanteuse dans la dernière période de sa vie, quand elle vit au Sud de la France. L’embauche d’un nouveau domestique lui permet de retracer sa vie. Gilles Leroy ne dresse pas une histoire idyllique, le titre prévient c’est un roman, j’ai aime l’écriture, l’ambiance et la nostalgie qui s’en dégage… A la fin de sa vie, Nina revient sur son parcours et les personnes qui ont compté pour elle. C’est une femme blessée, malade, s’enivrant pour oublier les douleurs physiques et du coeur que nous découvrons à travers cette fiction-biographie.
«Amour, Prozac et autres curiosités» de Lucia Etxebarria (10/18). Trois sœurs: une bombe sexuelle, une amazone technocrate et une ménagère dépressive. Point commun: la drogue, sous toutes ses formes – ecstasy, Prozac, Tranxène, alcool et autres paradis artificiels. Trois vies aux antipodes, aux trajectoires pourtant pas si différentes que ça. L’histoire aurait pu être banale, mais l’auteur a déjoué tous les pièges : c’est rythmé, parfois dur, parfois cru, mais toujours vivant.
Nicole: «Les fausses confidences» de Marivaux (Le livre de poche). Comment la ruse du valet permet à l’amour de triompher. C’est une pièce où tous les personnages, maîtres ou valets, s’agitent pour leur propre intérêt. Le jeune héros n’est pas très net et celle qu’il aime sincèrement est bien mal à l’aise.
«La cérémonie des adieux» de Simone de Beauvoir (Folio). Ce sont les souvenirs des dix dernières années de la vie de Sartre. Suivi d’un long entretien entre eux deux.
«Apocalypse cognitive» de Gérald Bronner (puf). Le temps de cerveau disponible n’a jamais été aussi important. Les nouvelles conditions technologiques accroissent infiniment l’offre d’information. Notre cerveau, qui nous a longtemps aidé à survivre en tant qu’espèce, est à présent une de nos fragilités dans ces nouvelles conditions.
«Et Nietzsche a pleuré» d’Irvin Yalom (Le livre de poche). Fiction à l’aube de la psychanalyse.
Pierre: «Ombre de l’ombre» de Paco Ignacio Taibo II (Rivages noirs). Mexique 1922. Un journaliste spécialisé dans les affaires criminelles, un avocat dont les meilleures clientes sont des prostituées, un poète virtuose dans l’art du slogan publicitaire et compagnon de Pancho Villa et un Chinois anarchiste et syndicaliste se retrouvent le soir au bar de l’hôtel Majestic pour jouer aux dominos. L’assassinat d’un joueur de trombone, la défenestration d’un colonel de l’armée, des fusillades nocturnes, des chocolats empoisonnés, une belle et mystérieuse jeune femme vont entraîner les quatre amis loin de leurs chers dominos, au milieu d’un complot qui unit des colonels félons, des sénateurs américains et quelques compagnies pétrolières. Quand Gabriel Garcia Marquez rencontre Raymond Chandler.
«Fictions» de Jorge Luis Borges (Folio) Ce recueil de nouvelles aborde les thèmes récurrents dans l’oeuvre de l’auteur: les labyrinthes, les livres imaginaires, la question du temps, le rôle de la mémoire, les miroirs. Borges maître des splendides possibilités littéraires de la métaphysique considérée comme partie intégrante de l’univers fantastique, adepte pratiquant de l’élégante rigueur du genre policier, riche d’une culture polyphonique peu commune et d’une formidable intelligence sans failles, joueur dans l’âme.
«Manuel à l’usage des femmes de ménage» de Lucia Berlin (Le livre de poche). Appuyé par Michèle. Avec un délicat mélange d’humour, d’esprit et de mélancolie, Berlin nous raconte ses multiples vies en quarante-trois épisodes: les miracles du quotidien jusque dans les centres de désintoxication , elle égrène ses conseils avisés et loufoques tirés de ses propres expériences d’enseignante, standardiste, réceptionniste, ou encore femme de ménage.
Cécile: «Madame Hayat» de Ahmet Altan (Babel). Prix Fémina étranger 2021. Écrit en prison, ce livre est une résistance à l’obscurantisme. Ahmet Altan, accusé pour implication présumée dans le putsch manqué du 15 juillet 2016, a été emprisonné plus de quatre ans à Istanbul avant d’être libéré (avril 2021) sur ordre de la Cour de cassation de Turquie.
«La décision» de Karine Tuil (Folio). Mai 2016, la juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s’en ajoute un autre, plus intime : mariée, Alma entretient une liaison avec l’avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays…
Marie Josée et Jean Claude: «La touche étoile» de Benoîte Groult (Le livre de poche) qui soulève un vrai problème mais avec beaucoup d’humour et par les temps qui courent il faut peut-être se donner des occasions de rire.…
«Une femme à Berlin» auteure anonyme (Folio). C’est le journal d’une jeune Allemande du 20 avril au 22 juin 1945 au moment où les Russes entrent dans Berlin. Nous l’avions déjà proposé…
«La vraie vie» d’Adeline Dieudonné (Le livre de poche). Livre plus récent puisqu’il date de 2018, prix du roman FNAC, l’histoire d’une famille chaotique entre rires et larmes.
Marie Luce: «Vivre vite» de Brigitte Giraud (J’ai lu). Prix Goncourt 2022. C’est un compte à rebours haletant à partir de l’accident où le mari de l’auteur a trouvé la mort en moto. Elle dissèque tout ce qui a conduit à ce drame en analysant chaque élément qui y a participé directement et indirectement. Elle multiplie les hypothèses sur tel évènement et sur ce qui se serait passé s’il n’avait pas eu lieu. Elle construit son livre comme une enquête. J’ai apprécié d’apprendre beaucoup choses sur le monde de la moto, sur le mode de vie des motards. J’ai apprécié surtout l’amour de Brigitte Giraud pour son homme qui est prégnant tout au long du livre.
«Vivre avec nos morts» de Delphine Horvilleur (Le livre de poche). Prix Renaudot poche 2022. Pour moi, c’est un livre de sagesse entremêlant contes, analyses des textes de la tradition, très beaux témoignages.
C’est un texte court de 200 pages, une réflexion pleine d’humour sur le rôle de rabbin, sur quelle place donner à la mort dans notre société. C’est un livre de référence.
Françoise: «Deux hommes de bien» (Dos hombres buenos) de Arturo Perez Reverte (Points Seuil). Fin XVIII ème siècle, deux académiciens espagnols partent clandestinement à Paris chercher un exemplaire de l’Encyclopédie. Une ode à la culture et au livre comme moyen de lutter contre l’obscurantisme. Un voyage qui donne lieu à de nombreuses péripéties et une plongée dans le monde des Lumières.
«Entre deux mondes» d’Olivier Norek (Pocket), auteur de polars mais pas que. À travers le voyage d’Adam qui doit retrouver sa femme et sa fille partis avant lui de Syrie pour fuir la guerre, une immersion dans la «jungle de Calais» qui ne peut pas laisser indifférent. Un travail très documenté construit comme un thriller.
Avez-vous déjà lu «La saga des Cazalet» d’Elizabeth Jane Howard (Folio)? Le tome 1 nous plonge dans le Sussex fin des années 30. La guerre se profile. J’y ai retrouvé mes amis anglais de Portsmouth.. c’est très réussi..et j’ai lu tous les autres livres qui ont suivi.
Joël: «Dora Bruder » de Patrick Modiano (Folio). Déjà proposé l’an dernier et appuyé par Michèle. Ce “roman” est construit sur l’enquête que mène un narrateur pour découvrir la vérité sur une jeune fugueuse pendant l’Occupation après avoir appris son existence par un avis de recherche lu dans un vieux journal de 1941. Ce roman résume tout le style de Modiano fluide et clair sans pathos ni fioritures et les thèmes des livres de Modiano qui sont les souvenirs et la mémoire du temps passé. Ce roman m’avait beaucoup marqué à sa lecture dans les années 90.
Marc L: «La Massaï blanche» de Corinne Hofmann (Pocket). L’histoire vraie d’une jeune Suissesse, tombée folle amoureuse d’un guerrier massaï pendant des vacances au Kenya, et qui abandonne tout pour vivre avec lui. Deux cultures aux antipodes, et une immersion parfois drolatique, mais toujours étonnante dans l’univers si particulier des Massaï.
«Le négrier de Zanzibar» de Louis Garneray (Libretto). Que faire en 1802, lorsque l’on n’a pas vingt ans, dès lors que Bonaparte a conclu une paix avec les Anglais et qu’il faut désormais cesser la vie de corsaire ? Le jeune Garneray, peu désireux de rejoindre Paris, s’engage sur un brave navire marchand pour faire pacifiquement le commerce le long des côtes de l’Inde. Le voyage ne sera pourtant pas de tout repos. Entre mutinerie, naufrage, pirates indiens, négrier de la pire espèce et sauvetage miraculeux, il ne faisait pas bon être fragile pour être marin sur les océans…Une des rares descriptions des atroces conditions de transport des esclaves le long des côtes Est africaines.
Michèle: «La carte postale» d’Anne Berest (Le livre de poche). Prix Renaudot des lycéens. Le destin des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre, retracé par l’auteur à partir d’une mystérieuse carte postale reçue un jour et mentionnant les prénoms des grands-parents de sa mère, de sa tante et de son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Petite et grande Histoire imbriquées.
«Les Netanyahou» de Joshua Cohen (J’ai lu). Prix Pulitzer 2022. Avec l’humour juif new yorkais digne de Philip Roth, l’écrivain américain nous plonge dans un épisode invraisemblable de l’enfance de Benjamin Nétanyahou adossé à une satire du monde universitaire. Hilarant et bienvenu en ce moment.
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