Titre légèrement similaire à un roman anglais paru en 2018 « La salle de bal » de Anna Hope sur un théme ayant quelques points communs.
Situons le dans le temps. Vers la fin du XIXème siècle Charcot régne en maïtre au sein de l’hôpital de la Salpétrière, au milieu des folles, aliénées. Par la psychose il prétend guérir ou mettre en évidence des anomalies de comportement, et pour cela invite les curieux, les médecins, toutes sortes de personnages à venir assister à ses démonstrations.
Le Bal des folles était un événement annuel instauré pour un soir à la mi Carême , un bal costumé des femmes aliénées , bal ouvert au Tout paris des médecins, journalistes, politiques, étudiants : une folle idée possiblement thérapeutique selon Charcot. Cet événement n’apparait que vers la fin du roman et est à peine esquissé dans la trame du livre qui vise davantage à présenter le sort des femmes à cette époque, les raisons de leur présence à l’hôpital.
Dans cet hôpital, on assiste à toute une galerie de portraits. Trois portraits de femmes se détachent de cet univers : Louise, 15 ans , violée par son beau père a déclenché des crises d’épilepsie et se rassure lors des apparitions hebdomadaires sur scéne devant Charcot et ses étudiants. Elle s’est laissé à rêver qu’un étudiant en médecine qui tente de la séduire , va l’épouser. Geneviève , fille de médecin de campagne ,a lu tous les livres de son père et l’a suivi pendant ses visites a choisi la carrière d’infirmière / intendante, une véritable vocation , elle consacre sa vie à rendre un peu d’humanité à toutes les internées et voue une admiration sans faille au Patron « Charcot ».
C’est là que va atterrir Eugénie, fille de notaire qui a le double tort de dialoguer avec les Morts et de se rebeller contre le pouvoir paternel et refuser le destin qui lui est assigné : se marier avec un parti chosi par la famille et se résigner comme sa mère à une vie terne. On ne sait pas quel est son plus grand tort, oser braver le pouvoir paternel ou croire aux Esprits, théorie jugée inconcevable et interdite par les esprits logiques. Mais bien que saine d’esprit et consciente du risque à se dévoiler, son père la reniera et finira par l’entrainer de force à l’hôpital pour l’y abandonner. C’est sans compter sur la culpabilité de son frère qui à l’aide de Geneviève interviendra lors de la soirée du Bal mais ne dévoilons pas la fin du roman.
Incroyable de penser que la période évoquée (fin du 19ème siècle) n’est pas si éloignée. Que de chemin parcouru par les femmes pour obtenir des droits égaux à ceux des hommes même si tout n’est pas parfait et que la régression est toujours possible.
On aurait aimé en savoir davantage sur Charcot , les débuts de la psychiatrie moderne, et c’est le point positif de ce roman que d’inciter à se documenter sur cette époque.
Une réponse
« Le bal des folles » Victoria Mas – Cercles de lecture
[…] Autre critique du « Bal des folles » sur ce site https://www.livre.helson.org/2021/05/05/le-bal-des-folles-victoria-mas […]